Marie-Annick : Je m’appelle Marie Annick Riboth, j’ai 65 ans. J’habite à Château Morange. Je suis célibataire. Je n’ai pas d’enfants.
Alexandra : Je suis Alexandra, j’ai 40 ans. Je suis célibataire et sans enfant.
Marie-Annick : D’avoir une jeune nièce, c’est une richesse pour moi dans ce milieu d’internet, des réseaux sociaux… Je trouve qu’elle m’apprend beaucoup de chose et j’ai toujours besoin d’elle.
Alexandra : J’ai grandi en fait avec ma tante, ma mamie et ma mère dans la même maison. Au final, c’est un relais maternel. Si ma mère n’était pas présente, je savais qu’il y avait toujours ma marraine, ma mamie.
Marie-Annick : Ma sœur l’a eu à 17 ans. Elle était encore à l’école et moi je travaillais déjà. Sa mamie travaillait déjà donc on s’est occupé d’elle comme si c’était ma fille et maman c’était sa fille aussi. Elle était là, c’était comme si elle avait toujours été là. On aurait dit que c’était la petite dernière.
Alexandra : Les femmes de ma famille sont indépendantes. Donc elles ont l’habitude de se débrouiller seules au final. L’exemple le plus emblématique, c’est ma grand-mère. Je ne l’ai jamais vu avec un homme et elle a toujours fait tout, toute seule et elle a toujours su subvenir aux besoins de sa famille sans dépendre d’un homme. C’est dans cet exemple là que j’ai grandi.
Marie-Annick : J’ai quand-même 65 ans. Elle 40 ans, elle apporte sa jeunesse dans sa façon de vivre dans ces mots. C’est normal que des fois je ne sois pas d’accord mais ça ne veut pas dire qu’on va se bagarrer. Je ne suis pas d’accord, elle n’est pas d’accord, pourquoi et on s’explique. Mais ça arrive, on appelle ça les conflits de générations.
Alexandra : Oui, ça s’est toujours bien passé… Après j’ai un peu de tempérament alors de temps en temps si je ne suis pas d’accord avec elle, bon…je me fais entendre. Ce qui s’est le plus transmis, c’est l’amour des autres. Ma mamie a toujours été quelqu’un qui aimait les gens. Les gens l’adoraient. Pour ma marraine, c’est pareil. Elle est bénévole dans le milieu associatif. Toujours la porte ouverte et dès qu’il y a un problème, on peut aller la voir. Je crois que j’ai un peu hérité de cette valeur, de ce tempérament.
Marie-Annick : Je suis née à Saint-Denis. J’ai vécu jusqu’à 17 ans dans des bidonvilles de Saint-Denis. J’ai eu beaucoup d’amour et beaucoup d’affection. J’ai vécu avec ce mot : partage. En vivant dans les bidonvilles, on se côtoie tous, alors le partage faisait partie de nos vies de tous les jours. Et rien que pour ça, je garde de très bon souvenir. J’aimais bien. J’aimais mes moments où je retrouvais ma maman, par exemple le dimanche qui était le seul jour où elle ne travaillait pas. On les retrouvait le dimanche après-midi, on recevait une amie donc ce jour là on mangeait des choses qu’on avait jamais mangé. On buvait du coca qu’on ne buvait jamais. C’était un moment de ma vie que j’ai aimé. Beaucoup dirait qu’on était misère… Non moi je ne dirais pas qu’on était misère. Moi j’étais bien.
Alexandra : Mon rêve, petite fille, c’était d’être quelqu’un de célèbre, d’inspirant mais inspirant dans le sens de faire des actions pour la communauté : Aider le plus grand nombre de personnes, c’était plutôt ça mon rêve. Donc j’ai travaillé 14 ans en banque et ça fait un an que j’ai arrêté et je suis en reconversion professionnelle. Mon projet ça serait de m’orienter sur le coaching de vie. J’aimerais mettre en avant en tant que coach de vie, c’est vraiment que la personne puisse trouver son impulsion, sa lumière c’est vrai que quand on est a un instant clé, on se pose mille questions. On ne sait pas où aller et lui dire que même si elle fait une erreur, il ne faut pas avoir peur.
Marie-Annick : Moi mon slogan, ne pas baisser les bras, foncez ! Foncez la vie future est belle. Ma vie avec ma famille, ma maman m’a appris à toujours lever la tête. Ne baisse pas la tête si non tu n’avances pas. Si tu reçois un coup de « cogne », continue ton chemin ! Ne tombe pas. Si tu tombes, tu te relèves, tu seras plus fort.
Alexandra : Il faut beaucoup de courage pour changer sa vie. Il faut que les gens aient déjà des objectifs, aient déjà envie de changer, soit déjà dans une démarche. Parce qu’il y a beaucoup de gens qui disent « oui ma vie est naze, j’aimerai faire autrement » mais il n’y a pas beaucoup de monde qui va dire « je saute le pas » ! Il faut savoir ce dont on a envie, ce dont on n’a plus envie. Qu’est ce qu’on peut sacrifier et qu’est ce qui est nécessaire, qu’est ce qui est vital et quelle énergie on veut mettre à sauter le pas.
Marie-Annick : Il faut bouger, il faut partir. Si on reste dans son coin, on ne connaitra jamais rien. Rester dans son coin ça n’a jamais été bon pour l’esprit. Moi j’ai vécu à côté d’un temple malbar. Je suis catholique. J’ai des amis qui sont chinois donc je suis allée dans la pagode. C’est un truc qui est magnifique. Je suis dans mon association, quand je parle avec des enfants, j’ai toutes les races. Ils ne voient pas la différence. Nous, adultes, on voit la différence. Mais l’enfant ne voit pas la différence. Lui il est content, je vais aller voir mon copain, ma copine. On est dans une pagode ou dans un temple, tout en ayant le respect. C’est ce que j’ai fait avec les enfants. Même si tu n’es pas musulman ce n’est pas grave on va aller voir comment il vit. On ne prie pas pareil mais on se mélange. La Réunion reste une terre de mélange dans tous ces domaines.
Alexandra : Le fait de grandir sur l’île de La Réunion, pour moi, c’est un peu ambivalent. C’est un avantage d’être en contact avec plusieurs religions et plusieurs cultures en fait. Je pense que c’est un atout. Le désavantage, c’est le fait qu’on soit une île, c’est assez enclavé. C’est compliqué de pouvoir quitter l’île et découvrir autre chose. On est un peu isolé.
Marie-Annick :
Ce site a été financé par l’Union Européenne dans le cadre du programme FEDER-FSE+ Réunion dont l’Autorité de gestion est la Région Réunion. L’Europe s’engage à La Réunion avec le fonds FEDER
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