C Je m’apelle Christelle, j’ai 53 ans ; j’ai deux enfants, ma fierté, mes amours, ma réussite.

Madame Galais Marie Céline, j’ ai 79 ans, j’aime pas trop bavarder ( rires) j’aime travailler surtout
la terre, faire mon jardin parce que ça enlève un peu les soucis, les soucis de la vie quoi et c’est un plaisir,
un plaisir de jardiner plante les légumes, les fruits et aussi m’occuper des animaux, les poules , les
canards, les lapins un cabri !

C: Elle aime bien planter ses cannes et quand il y a les petits enfants qui viennent de Métropole
comme s’ils étaient pas capables d’éplucher une canne pour manger, elle c’est un plaisir de préparer
les p’tits bouts de canne et de donner généreuse.
Auparavant, les enfants étaient petits et nous quand on était avec on travaillait la terre. Il fallait aller loin,
par exemple, je partais de la maison le matin à 7h pour arriver là-haut où on plantait le géranium à 9h, il
fallait marcher 2h de temps et après le soir on redescendait pour aller à la maison on avait un paquet de
bois sur la tête pour préparer le repas pour brûler
On vivait mieux , on avait moins de choses peut-être plus pauvre parce qu’on avait moins de choses
à manger mais on s’en rendait pas compte parce qu’on avait toujours quelque chose manioc patate
peu importe La cuisine c’est aussi notre héritage,un patrimoine, c’est ce que les parents nous ont
transmis ; c’est ce que ma mère nous a transmis, ma grand mère nous a transmis donc oui c’est
quelque chose qui me tient à coeur. Ce qui m’a marqué l’habitude qu’on avait le 2 janvier ( le 1
Janvier c’était dans la famille) et le 2 Janvier on avait pour habitude mes parents nous emmenaient
faire le tour de toutes les familles qui habitaient à côté on prenait un p’tit verre de liqueur, un p’tit
bout de pâté créole et on souhaitait la bonne année. Ca par contre ça aurait été bien si on avait pu
garder ça, c’était convivial, c’était chaleureux. J’aimerais transmettre ces valeurs de respect envers
son prochain, que mes enfants puissent garder ça puis la solidarité aussi qu’il y avait avant entre
sa famille, les voisins y’avait toujours quelqu’un pour aider l’autre et aujourd’hui je trouve que ça
s’est perdu.
Un métier que mi èmrai faire mwin la toujour révé de faire la couture mais la pa pu. J’aimais pa lékol
mais j’ai arrivé au cours moyen.
Bien sur j’aurai aimé faire des études, si on avis eu la possibilité ; on va dire moyens financiers. On
a eu un père quand même très violent qui nous a obligé de partir très tôt de la maison. J’aurais
voulu être plus en contact avec des personnes âgées , du coup le fait maintenant d’être bénévole
dans cette association “sos Gramoune isolé” me permet de faire ce que je n’ai pas pu faire et ça
m’apporte du bonheur de voir ces p’tits vieux nous donner de l’amour en retour de ce que nous on
apporte. C’est agréable de sortir avec eux, ça fait du bien. Avec le recul y’a beaucoup de choses que
je ferais différemment. J’aurais continué mes études pour commencer après je pense aussi au
niveau de l’éducation de mes enfants, j’ai transmis ce que j’avais reçu.
On a reçu une éducation parce que les parents étaient très sévères et on respectait nos parents. Des fois on
était un peu têtu on partait sans rien dire mais après en rentrant on avait de quoi à recevoir. On avait plus
de respect que maintenant. Maintenant les enfants i sorte nimporte kan i rante n’importe quelle heure kan i
veu i sava kan zote i veu, i peu pu les encadrer comme avant.
Avant y’avait une différence, des choses que les filles n’avaient pas le droit de faire ou les garçons
ne faisaient parce que nous filles il fallait qu’on fasse le ménage ben aujourd’hui non pour moi si
y’a un travail à faire que ce soit pour l’un ou pour l’autre c’est pareil.
Les femmes d’aujourd’hui sont plus libres. Elles font ce qu’elles veulent alors moi mon cas à moi c’était
pas comme ça.

Dans mon entourage je connais des personnes qui ont subi des violences conjugales mais énormes
j’étais encore petite, j’ai une tante la soeur de ma grand mère qui était obligée de fuir en Métropole
pour pas tomber sous les coups de son mari. Sauf qu’à l’époque on en parlait pas beaucoup. C’était

plutôt caché . Mais ça c’est une histoire qui m’avait marquée. Après je connais aussi violence peut-
être pas physiques mais violence morale oui beaucoup plus qu’en en croit.

Y’a beaucoup de violences et beaucoup qui tuent c’est pas vivable ben je me pose la question pourquoi.
Pourtant y’a des aides je sais pas. Peut-être par rapport à l’alcool. Je comprends pas pourquoi si quelqu’un
a un compagnon ou un mari, pour un oui pour un non, ça casse.
Je pense que l’éducation des garçons peut changer, étant jeune si on les éduque à leur expliquer que
il faut la valoriser faut pas penser que la femme est inférieure à l’homme, ça commence dès
l’éducation depuis petit . Moi mon cas est un peu particulier parce que un médecin grand spécialiste
m’avait dit que j’étais stérile je pouvais pas avoir d’enfant. Ben donc quand j’ai eu mon fils ça a été
un bonheur total.
Devenir maman encore des soucis aussi ces enfants là…………. mais enfin ça a pas été tellement
désagréable ;
En fait à la naissance de mes enfants. Moi mon fils on est content parce qu’on est enceinte mais on
est pas préparé. Et avoir cet enfant on est pas assez aidé. On est content d’avoir cet enfant ça c’est
sûr mais à côté de ça ,baby blues ça perturbe totalement le côté , ça perturbe beaucoup de choses,
les nuits blanches quand l’enfant ne dort pas, on sait pas on se retrouve abandonné, j’ai du faire
appel à ma mère pour qu’elle vienne passer quelques jours avec moi parce que je ne savais pas , je
n’ai pas su gérer. Je me suis déjà dit si j’avais su je n’aurais pas fait ça comme ça ou j’aurais fait
différemment ! Moi ce que je conseille aux femmes aux jeunes, profitez de la vie avant d’avoir vos
enfants ! Profitez au maximum ! De chaque étape de la vie. Quand on a des enfants c’est plus pareil
on a plus le temps de se consacrer à soi. Bien sûr ayez vos enfants mais profitez de la vie d’abord !