Marie-Liliane : Je m’appelle Marie-Liliane, j’aurais 60 ans en mai.

Lilya : Je m’appelle Lilya, j’ai 11 ans.

Marie-Liliane : Lilya elle pose beaucoup de question. Elle veut connaître comment ma la vive étant petite, c’est comment le manger, jusqu’à quand lé partie à l’école et tout.

Lilya : Je me rappelle d’une anecdote : sa maison à Sainte Rose avec la coulée du volcan s’était emportée.

Marie-Liliane : C’était en 1977, j’avais 14 ans. Vers 11h30, minuit tout le monde criait « il faut se sauver ! »

Lilya : « Sortez, sortez car il y a la lave qui coule ! »

Marie-Liliane : Mais on voyait bien le volcan ça descendait sur nous. Donc on est parti, on a cherché les papiers nécessaires, et on est parti sur le Tampon. J’étais 2ème championne de natation au chaudron, j’ai perdu la médaille de bronze en partant. Ce jour-là, ça la marque à moi.
Trois semaines après on est redescendu, là on a vu que l’église de Piton était.. Tout autour, les laves ont fait tout le tour de l’église. Pour bien expliquer c’est dieu qui a fait ça pour pas rentrer directement dans l’église de Piton.

Lilya : Ma mamie me disait souvent qu’elle jouait avec des babas chiffons, des bois, elle faisait marcher son imagination.

Marie-Liliane : La corde à sauter, jeux ti case. Ti case c’était dans un petit coin derrière la cuisine. On prenait notre baba chiffon, il y avait le papa, la maman et le petit bébé. On mettait ça sur un petit chiffon mais c’était un petit baba tout nu, il n’y avait pas de vêtements, rien. On jouait, on faisait cuire à manger, on faisait une petite table avec une petite nappe, on mettait les petites assiettes, on jouait.

Lilya : Je partage des choses avec ma grand-mère et mon grand-père. Par exemple, avec ma grand-mère j’aime m’occuper des fleurs avec elle. Mon grand-père construire des choses, des meubles.

Marie-Liliane : Lilya aime tout le temps mon manger quand mi fait cuire. Enzo et tous les petits enfants aiment mon manger. Il disent « quand tu fais ça tu m’appelles ». Lé pas loin. Zot i monte, zot vient manger.

Lilya : J’aimerais beaucoup apprendre sa cuisine parce que c’est très bon et j’aimerais apporter ça à mes enfants futurs.

Marie-Liliane : Ma la dit les enfants maintenant zot i vivent pleinement, zot lé heureux/heureuse. Parce que nous on n’a pas eu tout ce qu’il y a aujourd’hui. C’est vrai la vie lé un peu plus difficile, parce que lontan nous on mangeait patate, manioc, brèdes. Le dimanche si on voyait un voisin qui tuait un cochon il fallait réserver d’avance pour avoir un morceau pour manger le dimanche.
Ma vie étant petite, ce n’était pas ça. Mais quand moi la rencontré le papa de mes enfants, là j’ai vu la vie. Moi la eu un mari super, j’ai fait 27 ans de ménage avec lui et j’ai 18 ans de mariage.

Lilya : Ce que j’aimerais avoir chez un garçon c’est la gentillesse, pas têtu comme mon frère. Et qu’il soit là !

Marie-Liliane : Bien sur dans un couple na des hauts et des bas. Mais moi, lève la main sur moi, JAMAIS. Mais il faut avoir l’entente, il faut discuter, par exemple si na un truc qui va pas, ça lé pas bon, ou kose, je dit voilà « ça j’étais pas d’accord quand ou la fait ça ». Kose mais pas avec la main. Un couple en discutant tous les deux, ça va arriver au but.

Lilya : Certains hommes je pense qu’ils sont violents car ça dépend comment on les a traité, comment ils ont été expliqués mais ya pas raison de de le faire.

Marie-Liliane : 5 ou 6 femmes meurent sous les coups de leur conjoint. La vie m’a mis dans ce cas. Ma fille. Elle arrivait à la maison, elle ne disait rien. Un jour elle est arrivée, moi la dit à elle «c’est quoi arrive à ou sous l’zieu ?» Elle dit à moi qu’elle s’est pris la porte. A moi ma dit « ah non lé hors de question, une porte ne fait pas ça ». Un cocard !! Incroyable…

Lilya : Moi je dis qu’il ne faut pas ne pas partir quand on subit ça. Ça peut nous achever et d’un côté il ne faut pas avoir peur, il faut en parler justement.

Marie-Liliane : Il faut zot i en parle, laisse pas taper le 1er coup. Il faut que zot i coure, par exemple zot i trouve un moyen pour aller quand i sortent tous les deux. Discute avec quelqu’un, prend le téléphone, appelle ! Il faut tenir ensemble, tiens bon ensemble : largue pas !
Mais il faut en parler, si jamais néna un soucis en famille un truc comme ça, on en parle avec une personne que ou na confiance hein, surtout ! Allez pas parler avec une personne et que après le lendemain ou connait ladilafé !

Lilya : Ce qui me fait rire souvent ma mère me dit : la langue n’a point de z’yeux donc n’écoute pas ce qu’ils disent de méchant. Ça veut dire qu’on peut parler tant qu’on veut mais qu’il ne faut pas que ça nous atteigne.
Elle m’a déjà raconté ma naissance, l’histoire est rigolote. Je suis née à l’hôpital. Et dès que ma mère a accouché on m’a pris, on m’a baladée dans tous les couloirs en disant « regardez cette jolie fille, regardez cette jolie fille ! » et voilà.

Marie-Liliane : Moi mi connait que mi lé né avec mon petit frère dans la maison comme ça. Avant il n’y avait pas d’écho, rien. Mais quand elle a accouché, elle a dit « attendez il y a un autre qui arrive ». C’est là que moi j’étais la première, mon frère le deuxième, on a vu que c’était des jumeaux.

Lilya : je pense de mon île qu’elle est super, il fait tout le temps chaud. Il y a une bonne entente même si on ne se connait pas. Les endroits que j’aime beaucoup c’est aller à la plage, des bassins, dans les rivières. Avec ma baguette magique, si j’en avais une, je changerais le réchauffement climatique. Il n’y a pas assez d’air et on risque de détruire le monde à force de chaleur. Ce qui nous aiderait c’est planter plus d’arbres, utiliser moins d’usines avec des fumées non réutilisables.
Pour les déchets dans la nature je ne comprends pas trop car souvent il y a des poubelles à quelques mètres ou centimètres. Et soit ils jettent à côtés ou mettent dans des endroits où ils croient qu’on ne voit pas, mais on voit.
Ce qui est important dans la vie c’est la santé, la joie, la bonne humeur et la politesse.

Marie-Liliane : Moi la eu une vie heureuse. Moi la eu tout ce que mi voulais. Le papa de mes enfants il faisait tout pour ses enfants. Mon rêve c’était de travailler avec les enfants car mi adore ! Surtout les pouponner, jouer avec eux, j’aime beaucoup les enfants. J’ai travaillé 3 ans en crèche.

Lilya : Mon métier que j’aimerais faire c’est être pédiatre car avant mamie travaillait dans une crèche. Et une fois, j’étais venue avec elle, on avait fait un spectacle et j’ai beaucoup aimé. Et du coup j’aimerais bien être pédiatre pour partager ces moments avec les enfants.
C’est bien d’avoir des enfants car déjà on amène la vie. D’accord, ça amène parfois des difficultés.

Marie-Liliane : Il faut discuter avec l’enfant, demander ce qu’il se passe d’abord. Parce que des fois un enfant est assis, sa tête est penchée il réfléchit. Mais nous on ne sait pas ce qu’il se passe dans sa tête. Donc on regarde bien l’enfant, on discute, on demande ce qu’il se passe, qu’est ce qui ne va pas tout ça. Mais après ça, ça va partir en discutant avec l’enfant. Après on comprend. Et c’est mieux aussi de parler, pas simplement crier.

Lilya : Souriez, ayez confiance en vous et ne lâchez pas.